Aller au contenu

Page:Richardson - Histoire du chevalier Grundisson, Tome 1, 1763.djvu/88

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
66
Histoire

a dit Madame Reves, qui étoit aussi présente. Vous nous manquez bien souvent, Miss Byron. Il paroît que le dessein de Madame Reves étoit de me donner le tems de me remettre. J’étois à finir quelques Lettres, ai-je répondu, & vous savez quelle régularité on exige de moi. Nous serions bien fâchés, Mademoiselle, a repris le Chevalier en se baissant jusqu’à terre, que vous vous fussiez hâtée de descendre. Je l’ai regardé fixement ; mais, ne s’appercevant pas qu’il eût pensé à mettre de la finesse dans ce langage, je n’ai pas voulu lui en faire naître l’idée par une réponse trop vive. M. Fouler, qui avoit fait un effort extraordinaire, s’est assis, a toussé, & s’est tenu les jambes croisées sans rien dire, jettant néanmoins les yeux sur son Oncle, comme pour savoir si c’étoit son tour à parler.

La conversation est tombée sur le froid. L’Oncle & le Neveu ont commencé à se frotter les mains, & se sont approchés du feu, comme si le froid avoit augmenté d’en parler. Ils ont toussé plusieurs fois, en se regardant tour-à-tour. Enfin ils nous ont entretenues d’une nouvelle Maison, qu’ils ont fait bâtir depuis peu en Caermarthen, & des meubles qu’ils y ont mis. Delà, ils sont passés à leurs voisins, dont ils nous ont dit beaucoup de bien ; & nous sommes à présent fort bien informés du caractere de sept ou huit honnêtes Gens, dont nous n’avons jamais entendu les noms : tout cela, comme