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Page:Richardson - Histoire du chevalier Grundisson, Tome 1, 1763.djvu/97

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du Chev. Grandisson.

soupirant, & je m’imagine que ses soupirs étoient plus sinceres que ceux de Greville. Ce mouvement a ramené le Chevalier & Mr Reves par une porte, tandis que Mme Reves est rentrée par l’autre. N’attendez pas, ma chere, que je vous présente une nouvelle scene, qui deviendroit ennuyeuse par sa longueur. Combien de plaintes, combien de reproches & d’instances n’a-t-il pas fallu essuyer de l’Oncle & du Neveu ? À la fin, me tournant vers le Chevalier, je lui ai dit que j’admirois la bonté de son cœur dans cette tendre obstination, & que je ne la regardois pas moins comme une preuve du mérite de M. Fouler ; mais que ne pouvant rien de plus pour leur satisfaction, je leur demandois la liberté de me retirer. Je suis remontée en effet dans mon appartement. Je me suis jettée dans un fauteuil, où l’image présente de tout ce que je venois de voir & d’entendre, m’a fait naître quantité de réflexions ; & j’ai eu besoin de rappeler mes esprits de bien loin, pour vous écrire une si longue Lettre. Après tout, ma chere Lucie, plaise au Ciel que dans la loterie du mariage, il ne me tombe pas pis que M. Fouler !

Sir Roland a demandé plusieurs fois à Mr & Mme Reves, s’il n’y avoit aucune espérance que le tems & l’assiduité pussent changer mes dispositions ; ou si l’on ne pouvoit pas se promettre quelque chose en Province, par l’entremise de mes plus proches