Aller au contenu

Page:Richardson - Histoire du chevalier Grundisson, Tome 3, 1763.djvu/134

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
124
Histoire

contraire, qu’elles ne réussiront jamais avec Clémentine.

Je ne me sens point capable de faire un long séjour auprès d’elle. Le malheur d’une jeune personne de ce mérite m’afflige trop vivement. Si je lui étois utile à quelque chose, je consentirois volontiers, dans cette vue, à me priver de tout ce que j’ai laissé de cher à Florence : mais je suis dans la ferme persuasion, comme je l’ai fait entendre ici, qu’un moment d’entrevue avec vous, auroit plus d’effet pour calmer son esprit, que toutes les méthodes qu’on ne cesse point d’employer. Je me promets de vous voir, Monsieur, avant votre départ d’Italie. Ce sera sans doute à Florence, si ce n’est point à Boulogne. Vous êtes fort généreux de m’en laisser le choix.

Je suis depuis huit jours dans cette Maison sans un rayon d’espérance. Tous les Médecins qu’on a consultés prêchent les méthodes séveres & la plus rigoureuse diette, mais par complaisance, ou je suis trompée, pour quelques personnes de la Famille. Hélas ! l’infortunée Clémentine a tant d’aversion pour toute sorte de nourriture, qu’on peut hardiment la dispenser du régime. Elle ne boit que de l’eau.

Vous m’avez recommandé, Monsieur, de m’étendre sur les circonstances. Je vous ai satisfait, mais c’est aux dépens de mes yeux, & je ne serai pas surprise si cette triste Lettre affecte un cœur aussi sensible que le