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Page:Richardson - Histoire du chevalier Grundisson, Tome 3, 1763.djvu/135

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du Chev. Grandisson.

vôtre. Que le Ciel vous rende heureux par des voies dignes de vous ! C’est le vœu de votre très-humble, &c.

Hortense Bemont.

Madame Bemont quitta Boulogne, après y avoir passé douze jours. Elle vit Clémentine dans un de ses momens les plus tranquilles, pour demander ses ordres en lui faisant ses adieux. Aimez-moi, lui répondit-elle, & plaignez votre malheureuse Amie. L’un ne se peut sans l’autre. Une grace encore, ajouta-t-elle en se baissant vers son oreille : vous verrez peut-être le Chevalier, quoique je n’aie plus la même espérance. Dites-lui que Clémentine est quelquefois fort à plaindre. Dites-lui qu’elle feroit ici son bonheur de pouvoir le retrouver au moins dans une autre vie, mais qu’il la privera même de cette consolation, s’il continue de fermer les yeux à la vérité. Dites-lui que je regarderois comme une grande faveur de sa part, qu’il ne pensât point à se marier sans m’avoir fait savoir avec qui, & sans se croire en état de m’assurer qu’il sera aimé de la personne dont il aura fait choix, autant qu’il l’auroit été d’une autre. Ô chere Mme Bemont ! Quelle disgrace pour moi, si le Chevalier épousoit une Femme indigne de lui !

Dans cet intervalle, M. Grandisson avoit fait tous les préparatifs de son départ. J’étois arrivé du Levant & de l’Archipel, où j’avois accompagné, à sa priere, M. de Beauchamp,