Aller au contenu

Page:Richardson - Histoire du chevalier Grundisson, Tome 3, 1763.djvu/185

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
175
du Chev. Grandisson.

sorties qu’à l’heure du dîner. Jamais Miss Grandisson ne m’avoit paru plus aimable qu’à son retour. Une rougeur charmante étoit répandue sur ses deux joues. L’air de satisfaction qu’elle avoit dans les yeux, faisoit briller dans toute sa figure des graces que je n’y avois pas encore remarquées, & sembloit adoucir la majesté naturelle de ses traits. Mylord G… a paru charmé, comme si son cœur en avoit tiré les plus doux présages. Le vieux Comte n’a pas marqué moins de contentement.

Pendant le dîner, Miss Grandisson a peu parlé, & je lui ai trouvé l’air pensif. Ce changement m’a causé beaucoup de joie : il me fait juger qu’à mesure que l’Amant touche de plus près à la qualité de Mari, les vivacités excessives d’une Maîtresse se perdent dans les complaisances d’une Femme obligeante. Cependant, par intervalles, lorsque la joie de Mylord vouloit déborder sur ses levres, j’ai fort bien observé qu’elle reprenoit ce regard qui inspire tout à la fois l’amour & la crainte. Après le dîner, Mylady G… & le Comte ont demandé une conférence avec Sir Charles & Mylady L… Elle n’avoit pas duré long-tems, lorsque Sir Charles est venu prendre Miss Grandisson, qu’il a conduite à l’Assemblée. J’ai remarqué souvent de l’altération sur le visage de Mylord G…

Sir Charles a quitté le conseil, & nous a rejoints. Nous étions debout. Il s’est adressé