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Page:Richardson - Histoire du chevalier Grundisson, Tome 3, 1763.djvu/196

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Histoire

Italiennes. Tout le monde se retira dans cette attente. Mais ce matin Mylady G… m’a fait dire qu’il étoit parti. Il auroit été cruel, de me laisser retourner chez lui dans une autre espérance. Comment a-t-il pu nous quitter si furtivement ? Je vois que sa visite d’hier au matin, étoit une visite d’adieu pour ma Cousine & pour moi. Je m’en étois défiée. Combien ne nous dit-il pas de choses tendres ? Que de regrets ! que de réflexions sur son sort ! Que d’offres de service ! Il sembloit embarrassé à nous exprimer tous ses sentimens. Sûrement, ma chere, il ne me hait point. Quels combats n’ai-je pas lus dans son cœur ? Un homme ne peut se plaindre. Un homme ne peut demander de la compassion, comme une femme. Mais, je ne m’y trompe point ; c’est la plus douce de toutes les ames mâles.

Lorsque nous pensâmes à nous retirer, il donna la main jusqu’au Carrosse, à ma Cousine Reves. Il me fit la même civilité. M. Reves lui dit ; nous comptons, Sir Charles, sur le plaisir de vous voir demain. Il ne répondit que par une révérence. En m’aidant à monter, il soupira. Il me pressa la main. Il me semble du moins qu’il me la pressa. C’est tout. Il n’embrassa personne. Je doute qu’il revoie Clémentine comme il nous a quittés. Mais je suis portée à croire, que le Docteur est dans le secret.

Il y est, ma chere. Il ne fait que nous quit-