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Page:Richardson - Histoire du chevalier Grundisson, Tome 3, 1763.djvu/202

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Histoire

gatelle, a répondu l’Italienne. Vous ne vous en imagineriez jamais la cause ; mais je vous prie de ne me la point demander. Ce langage n’a fait qu’exciter la Curiosité de Mylady. Elle a prié Émilie, qu’Olivia souhaite d’avoir aujourd’hui chez elle à déjeuner, d’employer toute son adresse pour découvrir le secret : car en refusant de s’expliquer, la Dame a rougi, & n’a pas paru contente d’elle-même.

Mylady G… me propose avec beaucoup d’instances, de donner un mois avec elle à tous les amusemens de la Ville. Mais je n’ai rien de si pressant dans le cœur, que de me voir aux pieds de ma Grand-Maman & de ma Tante, & de pouvoir embrasser à mon aise ma Lucie, ma Nancy, & toutes mes affections de Northampton-Shire. Je ne crains que mon Oncle. Que de railleries il prépare à son Henriette ! Ce ne sera, j’en suis sûre, que pour la divertir, & pour faire régner la joie autour d’elle. Mais il me semble que mes jours plaisans sont passés. Ma situation ne s’en accommode plus. Cependant qu’il se donne carriere, si ce badinage lui plaît.

Les instances se renouvellent si souvent pour m’arrêter ici plus long-temps que je ne le dois & que je ne le veux, qu’il n’y a point d’autre parti que de fixer une fois le jour. Approuvez-vous, mes chers & tendres Amis, que je me mette en chemin pour le Château de Selby, Vendredi prochain ?