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Page:Richardson - Histoire du chevalier Grundisson, Tome 3, 1763.djvu/243

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du Chev. Grandisson.

que j’ai toujours eu ; & je le traite à peu près comme j’ai toujours fait. Que peut-il dire où je ne lui montre une preuve qu’il est le plus ingrat des hommes dans les nouveaux airs qu’il se donne ? Des airs, qu’il n’auroit pas eu la hardiesse de prendre il y a huit jours. Parlez, Henriette ; de quel côté est le tort, entre Mylord & moi ?

Mylord. Vous voyez, Miss Byron. Quel moyen d’entrer en raisonnement avec une femme, qui ramene tout à la plaisanterie ?

Miss Byr. Hé bien, Mylord, faites comme elle. Ce qui n’admet point de raisonnement vaut-il la peine de s’en fâcher ?

Mylord. Miss Byron est votre Amie, Madame ; je lui abandonne la décision.

Mylady. Vous feriez mieux de me l’abandonner à moi-même.

Miss Byr. Dites oui, Mylord.

Mylord. Eh bien, Madame ! quel est donc votre decret ?

Mylady. J’aimerois mieux que Miss Byron prononçât. Je ne voudrois pas que mon decret fût contesté, lorsqu’il sera sorti de ma bouche.

Miss Byr. Si vous l’exigez, voici ma décision. Vous, Mylady, vous reconnoitrez que la faute vient de vous. Mylord ne s’en souviendra, que pour éloigner à jamais ses fausses imaginations, & pour promettre qu’à l’avenir il saura mettre de la distinction entre ce qui vient de bon ou de mauvais naturel ; qu’il se prêtera de bonne grace à