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Page:Richardson - Histoire du chevalier Grundisson, Tome 3, 1763.djvu/244

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Histoire

vos plaisanteries, & qu’il ne s’en offensera jamais, parce que tout excessives qu’elles soient quelquefois, elles ne changent rien au fond d’un admirable caractere. Qu’en dites-vous, Mylord ?

Mylord. Croyez-vous qu’elle consente à ce que vous proposez ?

Mylady. Odieuse question ! Je vous laisse ensemble. Apprenez que de ma vie je n’ai commis de faute. Ne suis-je pas une femme ? Si Mylord veut demander pardon de toutes ses minauderies… Elle s’est arrêtée ; mais toujours en mouvement pour sortir. Je l’ai retenue.

Miss Byr. C’est ce que Mylord ne fera point. Vous avez déja poussé le badinage à l’excès. Mylord conservera sa dignité, pour l’honneur même de sa Femme. Il ne consentira pas non plus à vous voir sortir.

Il a pris une de ses mains, qu’il a pressée de ses levres. Au nom du Ciel, Madame, soyons heureux. Notre bonheur dépend de vous. Il en dépendra toujours. Si je suis coupable de quelque chose, n’en attribuez la faute qu’à ma tendresse. Je ne puis supporter votre mépris, & jamais je ne le mériterai.

Mylady. Pourquoi ne m’avez-vous pas tenu le même langage il y a quelques heures ? Pourquoi vous être exposé, malgré mes instances ?

Je l’ai prise un peu à l’écart. Soyez généreuse, Charlotte. Que votre Mari ne soit