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Page:Richardson - Histoire du chevalier Grundisson, Tome 3, 1763.djvu/26

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Histoire

entrer dans les vues de votre Pere… Peut-être…

Des explications ! interrompit-elle ; entendrai-je toujours parler d’explications ? Hé bien, Monsieur, je ne suis pas en bonne santé, je me déplais à moi-même ; faut-il le redire ?

Si votre inquiétude venoit de quelque scrupule de conscience, je ne doute pas, Mademoiselle, que votre Confesseur…

Il ne me rendroit pas plus tranquille. C’est un homme de bien, mais si sévere ! [Ce dernier mot d’un ton fort bas, & regardant si Camille n’avoit pu l’entendre.] Il s’alarme quelquefois plus qu’il ne devroit. Et pourquoi ? Parce que les bonnes qualités que je vous connois me portent à juger bien de vos principes, & que tout Hérétique que vous êtes, je crois voir une apparence de bonté dans vos sentimens.

Votre Mere, Mademoiselle, me demandera si vous m’avez honoré d’une partie de votre confiance. Son caractere, naturellement ouvert, lui persuade que tout le monde doit être aussi peu réservé qu’elle. Votre Pere, en me priant de vous exciter à m’ouvrir votre cœur, marque assez qu’il seroit charmé de me voir obtenir cette grace de vous, à titre de quatrieme Frere. M. l’Évêque de Nocera…

Oui, oui, Monsieur, je sais que vous êtes adoré dans ma Famille. J’ai moi-même une parfaite considération pour vous, & je