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Page:Richardson - Histoire du chevalier Grundisson, Tome 3, 1763.djvu/27

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du Chev. Grandisson.

crois la devoir à un quatrieme Frere qui m’a si généreusement conservé le troisieme. Mais, Monsieur, qui peut l’emporter sur votre propre obstination dans tous les points auxquels vous vous êtes une fois fixé ? Si j’avois quelque poids sur le cœur, croyez-vous que ma confidence fût réservée pour un homme qui est né dans l’erreur, & qui ferme les yeux à la lumiere ? Devenez Catholique, Monsieur, & je ne vous déguiserai pas le moindre mouvement de mon cœur. C’est alors que vous serez mon Frere, & je délivrerai un des plus saints Hommes du monde, des alarmes dont il est rempli pour moi, lorsqu’il me voit dans un commerce familier avec un Hérétique aussi obstiné que vous. Alors, vous dis-je, je n’aurai point de secrets que je ne vous communique volontiers comme à mon Frere.

Mais rien ne vous empêche, Mademoiselle, de les déclarer à votre Mere, à votre Confesseur, à M. l’Évêque de Nocera…

Oui, si j’en avois.

Au reste, j’admire que votre Confesseur s’alarme de la faveur avec laquelle je suis traité dans votre Famille. M’est-il jamais arrivé, Mademoiselle, de vous parler de Religion ?

Je l’avoue, Monsieur, mais vous êtes d’une obstination dans vos erreurs, qui ôte l’espérance de vous en convaincre. Je vous considere réellement, suivant l’ordre de ceux à qui je dois le jour, comme mon