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Page:Richardson - Histoire du chevalier Grundisson, Tome 3, 1763.djvu/273

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du Chev. Grandisson.

vous-même ce qui s’est passé entre vous, Clémentine & la Famille, avant votre départ d’Italie. Ils m’ont déja fait leur relation.

Je lui ai fait la mienne avec une fidélité, dont il a paru fort satisfait. C’est exactement, m’a-t-il dit, ce qu’on m’avoit déja raconté. Si vous étiez d’une même Religion, Clémentine & vous, il n’y auroit rien à prétendre pour un autre homme. J’adore sa piété & son attachement à l’Église ; mais je n’ai pas le cœur assez étroit, pour ne pas rendre la même justice à vos sentimens. Comme sa maladie est accidentelle, je ne penserois jamais à d’autres femmes, si je pouvois me flatter qu’elle ne se crût pas malheureuse avec moi. Parlez naturellement : je sais qu’on a désiré votre retour ; êtes-vous venu dans la résolution de l’épouser, si sa santé se rétablit ?

Je lui ai fait la même réponse qu’à la Marquise. Il a paru aussi content de moi, que je le suis de lui. Le même jour il est retourné à Parme.

Vendredi, 23 de Mai.

Le Prélat est de retour. Clémentine avoit été fort mal. La fievre étoit survenue. Combien n’a-t-elle pas essuyé d’agitations ? L’Évêque m’assure, que le Général & sa Femme se reconnoissent obligés aux soins que j’ai pris pour le service de Jeronimo. La fievre ayant quitté Clémentine, elle sera ici dans un jour ou deux.