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Page:Richardson - Histoire du chevalier Grundisson, Tome 3, 1763.djvu/275

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du Chev. Grandisson.

Le Marquis & sa femme ne cessent point de me marquer leur reconnoissance dans les termes les plus vifs & les plus obligeans. Je reçus hier leur visite, sous le prétexte d’une légere indisposition, qui me retint dans ma chambre, & que je crois venue du tumulte de mes esprits, occasionné par la fatigue, par mes craintes pour Jeronimo, par mon inquiétude pour Clémentine, & par le souvenir continuel des chers Amis, que j’ai laissés en Angleterre. Vous savez, cher Docteur, que malgré tous mes efforts pour déguiser souvent des peines, auxquelles je ne puis remédier, le Ciel m’a donné un cœur plus sensible, qu’il ne convient à mon repos. Olivia est un tourment pour mon imagination. Pour Miss Byron, elle doit être heureuse dans la droiture de son cœur. Je suis porté à croire qu’elle ne résistera point aux vives instances de la Comtesse D…, en faveur de son Fils, qui est assurément un de nos plus aimables Seigneurs. Elle sera la plus heureuse femme du monde, comme elle en est une des plus dignes, si son bonheur répond à mes vœux. Émilie occupe une grande partie de mes pensées. Notre cher Belcher est fait pour être heureux. Mylord W…, mes Sœurs & mes Beaux-Freres, doivent l’être aussi. Pourquoi ne le serois-je pas moi-même ? Je dois, je veux l’être, si j’obtiens du Ciel la santé de Jeronimo & celle de sa Sœur. Vous, cher Docteur, il est impossible que vous ne le soyez pas. Qui