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Page:Richardson - Histoire du chevalier Grundisson, Tome 3, 1763.djvu/37

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du Chev. Grandisson.

faire, je la ferois plus volontiers à ma Mere qu’à elle ; d’autant plus que pour l’effet, ce seroit la même chose.

Vous avez raison, ma chere ; & comme le Ciel vous a donné une Mere, qui est moins votre Mere que votre Sœur & votre Amie, il est surprenant pour moi, que vous l’ayez laissée si long-tems dans l’incertitude.

Que puis-je vous dire ? Ah ! Madame… (elle s’arrêta.) Mais ma Mere est dans les intérêts de l’homme que je ne puis aimer.

C’est revenir à la question. Vos Parens n’ont-ils pas droit de vouloir être informés de vos objections, contre l’homme dont ils épousent les intérêts ?

Je n’ai point d’objections particulieres. Le Comte de Belvedere mérite une meilleure femme que je ne puis l’être pour lui. Je le respecterois parfaitement, si j’avois une Sœur à laquelle ses soins fussent adressés.

Hé bien, ma chere Clémentine, si je devine la raison qui cause votre éloignement pour le Comte de Belvedere, me promettez-vous cette candeur, cette franchise, que je crois essentielles à l’amitié ?

Elle hésita. J’attendis sa réponse en silence. Enfin, elle me dit, en levant les yeux sur les miens ; je vous crains, Madame.

Je ne m’en plains pas, ma chere, si vous me croyez indigne de votre amitié.

Que devineriez-vous donc, Madame ?

Que vous êtes prévenue en faveur de