Aller au contenu

Page:Richardson - Histoire du chevalier Grundisson, Tome 3, 1763.djvu/38

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
28
Histoire

quelque autre homme ; sans quoi vous ne pourriez souhaiter à votre sœur, si vous en aviez une, le Mari que vous croiriez indigne de vous.

Indigne de moi ! Non, Madame ; ce n’est pas l’opinion que j’ai du Comte de Belvedere.

Ma conjecture en reçoit donc une nouvelle force.

Ô Madame ! que vous êtes pressante !

Si vous me trouvez indiscrette, parlez, je me tais.

Non, non, je ne dis pas non plus que vous soyez indiscrette : cependant vous m’embarrassez.

Je vous causerois moins d’embarras, si je n’avois pas deviné juste ; & si l’objet n’étoit pas trop indigne de vous, pour être avoué sans honte.

Ô Madame ! Que vous me pressez ! Que puis-je répondre ?

Si vous avez quelque confiance en moi, si vous me croyez capable de vous aider de mes conseils…

J’ai toute la confiance que je vous dois. Votre caractere est si bien établi !

Hé bien ! Chere Clémentine, je vais deviner encore. Me le permettez-vous ?

Quoi donc ? que pouvez-vous deviner ?

Qu’un homme de vile naissance… sans fortune… sans mérite peut-être…

Arrêtez, arrêtez. Et me croyez-vous capable de m’avilir jusqu’à cet excès ? Pourquoi