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Page:Richardson - Histoire du chevalier Grundisson, Tome 3, 1763.djvu/68

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Histoire

parce qu’il est impossible que vous n’aimiez pas Clémentine. Que ne suis-je en état de vous prévenir ! je vous épargnerois d’autant plus volontiers la peine de cette visite, que dans les circonstances elle ne peut vous être agréable. Mais accordez-la néanmoins à mes instances.

Vous avez fait entendre à mon Frere que croyant vos principes connus, vous vous étiez flatté qu’on n’auroit pas d’éloignement pour une conciliation. Il faut que vous vous expliquiez avec moi sur cette idée. Si je vois la moindre apparence de succès… Mais j’en désespere, par toute autre voie que celle de l’abjuration. Ils aiment votre Ame. Ils sont persuadés qu’elle leur est plus chere qu’à vous. N’y a-t-il pas dans ce sentiment, un mérite que vous ne sauriez vous attribuer ?

J’apprends que le Général est arrivé cette nuit. Quelques affaires, qui l’ont appelé ce matin, ne m’ont point encore permis de le voir. Je crois qu’il n’est point à propos que vous vous rencontriez. Son humeur est vive. Il adore Clémentine. Il n’est encore informé qu’à demi, de notre malheureuse situation. Quel changement pour ses espérances ! Une des principales vues de son voyage étoit de vous embrasser & de contribuer à la satisfaction de sa Sœur. Ah, Monsieur ! il venoit pour assister à deux Actes solemnels ; l’un qui devoit être votre mariage, en conséquence de l’autre. Je répete