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Page:Richardson - Histoire du chevalier Grundisson, Tome 3, 1763.djvu/69

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du Chev. Grandisson.

que vous ne devez pas vous rencontrer. Ce seroit une mortelle affliction pour moi, que vous reçussiez la moindre offense de quelqu’un de mon sang, sur tout dans la maison de mon Pere. Venez néanmoins. Je brûle de vous voir & de vous consoler ; quand vous devriez ravir toute espérance de consolation à votre tendre & fidele Ami,

Jeronimo Della Porretta.

N. Le Chevalier, ayant accepté cette invitation, en rendit compte alors au Docteur Barlet, qui continue de communiquer des extraits de ses Lettres à Miss Byron.

Je fus introduit, sans difficulté, dans l’appartement de Jeronimo. Il s’étoit levé pour m’attendre. Je crus remarquer dans ses yeux, & dans la maniere dont il me salua, plus de réserve que je n’y étois accoutumé. Que je crains, lui dis-je, d’avoir perdu mon Ami ! Il m’assura que ce changement étoit impossible ; & passant tout d’un coup à sa Sœur, chere Clémentine ! me dit-il. Elle a passé une fort mauvaise nuit. Ma Mere ne l’a pas quittée jusqu’à trois heures. Il n’y a qu’elle, dont la présence lui impose.

Que pouvois-je répondre ? Je me sentois pénétré jusqu’au fond de l’ame. Mon ami s’en apperçut, & prit pitié de mon trouble. Il parla de choses indifférentes. Je ne pus lui donner d’attention.