Aller au contenu

Page:Richardson - Histoire du chevalier Grundisson, Tome 3, 1763.djvu/70

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
60
Histoire

Il tomba sur un autre sujet, qui n’admettoit pas le même partage. Le Général peut rentrer à toute heure, me dit-il ; & je crois, comme j’ai pris la liberté de vous l’écrire, qu’il ne convient pas que vous vous rencontriez. J’ai donné ordre qu’on m’avertisse, avant que d’introduire ici personne, pendant que vous me ferez l’honneur d’y être. Si vous consentez à ne pas voir le Général, & même mon Pere & ma Mere, lorsqu’ils viendront s’informer de ma santé avec leur attention ordinaire, vous pourrez passer dans la chambre voisine, ou descendre au Jardin par l’escalier dérobé. Je lui répondis que je n’étois pas le moins à plaindre dans cette affaire ; que je n’étois chez lui qu’à son invitation, & que s’il desiroit, par rapport à lui-même, que je m’éloignasse à leur arrivée, j’aurois volontiers cette complaisance pour lui, mais que par tout autre motif je n’étois pas disposé à me cacher. Cette réponse est digne de vous, me dit-il. Toujours le même, cher Grandisson ! Que ne sommes-nous Freres ! Nous le sommes du moins de cœur & d’ame. Mais quelle est la conciliation que vous m’avez fait espérer ?

Je lui déclarai alors, que je passerois alternativement une année en Italie, une autre en Angleterre, si la chere Clémentine consentoit à m’y accompagner ; ou que si ce voyage lui déplaisoit, je ne m’arrêterois que trois mois de l’année dans ma Patrie ;