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Page:Richardson - Histoire du chevalier Grundisson, Tome 3, 1763.djvu/71

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du Chev. Grandisson.

que pour la Religion, elle seroit toujours libre de garder la sienne, & que je ne demandois qu’un homme discret pour son Aumônier.

Il me fit connoître, par un mouvement de tête, qu’il n’espéroit rien de cette ouverture. Cependant il m’offrit de la proposer comme de moi. Elle me satisferoit, continua-t-il ; mais je doute qu’elle ait le même pouvoir sur les autres. J’ai beaucoup plus entrepris pour vous, & personne ne veut m’écouter. Plût au Ciel, Chevalier, que par amitié pour moi, pour tout le monde… mais je sais que les raisons ne vous manquent point pour vous défendre. Il est bien étrange, néanmoins, que l’opinion de vos Ancêtres vous en paroisse une si forte ! J’ai peine à croire que vous ayez beaucoup de jeunes gens capables de cette obstination… contre des offres ! des avantages !… D’ailleurs il est sûr que vous aimez ma Sœur. Vous aimez surement toute ma famille. Tout le monde, j’ose le dire, mérite ici votre affection ; & vous conviendrez qu’ils n’ont pu vous donner de plus fortes marques de leur estime.

Mon Ami n’attendoit pas que je lui répondisse par des argumens. Dans un cas si touchant, ma réponse la plus expressive étoit le silence.

Camille vint l’interrompre. La Marquise, me dit-elle, sait que vous êtes ici, Monsieur, & vous prie de ne pas sortir sans la voir. Je