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Page:Robert - Les Ondins, tome II.djvu/65

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crifier à l’Amour ce que vous avez de plus cher ; l’Amour est un Dieu inquiet, perfide, tumultueux, & qui n’a de constance que dans sa légéreté ; ce Dieu se fait un jeu cruel des malheurs & du désespoir de ceux qui suivent ses Loix ; souvent on le voit brouiller l’Amant avec l’Amante, & soulever l’ami le plus tendre contre celui qu’il aime le mieux ; les fureurs que l’Amour inspire ne reconnoissent ni le rang, ni le devoir, ni la nature ; il n’est rien de sacré pour lui, sur-tout lorsque la jalousie ou la vengeance l’animent, & ce n’est qu’en le fuyant qu’on peut éviter ces maux.