Page:Rochat - Réponse à l'écrit anonyme intitulé- de la formation des églises.djvu/40

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économie manquée, que Néhémie ne l’eût, en profitant d’une heureuse dispensation de Dieu, pour rassembler le peuple Juif, autour d’ordonnances qui n’avaient jamais été abolies.

Je demanderai encore à l’auteur, où il a vu dans la Parole, qu’il faut qu’une Église ait été rassemblée et établie par les Apôtres, pour mériter le titre d’Église de Dieu ? Non-seulement je ne vois cela ni dans la lettre ni dans l’esprit de la Parole, mais j’y vois deux choses qui m’y semblent contraires. Car premièrement, il me paraît évident que l’Église d’Antioche ne dut nullement sa fondation à un Apôtre, mais à des fidèles qui avaient été dispersés par la persécution, arrivée à l’occasion d’Étienne (Actes XI, 19―26). Secondement, j’y vois que le Seigneur lui-même a défini l’Église par ces mots : deux ou trois personnes assemblées en mon nom. On s’en convaincra, si on lit attentivement Matth. XVIII, 15 à 20. On verra que cette Église dont les décisions sont si respectables, qu’on doit traiter comme païen et péager celui qui ne l’écoute pas ; cette Église dont Jésus-Christ promet que les décisions seront confirmées dans le ciel ; cette Église à laquelle il promet sa présence : ce sont deux ou trois personnes assemblées en son nom. — Or si quelques fidèles s’assemblent dans la foi au nom du Seigneur Jésus, autour de ses ordonnances, et sous la direction de son Esprit ; ose-t-on dire qu’ils ne sont pas assemblés au nom de Jésus, et qu’ils ne sont pas une Église ? — Prenons garde d’ôter à une chose le nom que le Seigneur lui-même lui a donné.