Page:Rochat - Réponse à l'écrit anonyme intitulé- de la formation des églises.djvu/97

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tionalisme, sans être obligées de se dire membres d’une Église séparée ; il est un beaucoup plus grand nombre d’âmes qui pensent tout autrement. Il en est qui dans leur simplicité, n’ont pas su voir encore que Dieu ait aboli l’ordre de choses qu’on appelle : une Église, ou des Églises, et qui attachent une haute importance à en faire partie. Ces chrétiens là, aimeront mieux rester dans une Église nationale, toute misérable qu’elle leur paraisse, que de se jeter dans un ordre de choses, vague et indéterminé, qui ne porte pas le nom d’Église, et qui leur parait livré aux caprices des hommes, sous prétexte de n’avoir d’autre gouvernement que celui du St. Esprit. Si quelqu’un méprise les scrupules de ces âmes simples, et les traite de gens qui n’ont pas un jugement très-clair dans les choses de Dieu ; elles n’existent pas moins en assez grand nombre dans les Églises nationales et en dehors ; et pour ma part, je comprends si bien leurs scrupules, que je me joins de tout mon cœur à leur façon de penser.

Voilà des âmes que depuis long-temps on tient éloignées, et qu’on scandalise en se disputant en leur présence sur la marche et le titre des Églises, et en leur donnant à penser qu’on n’est pas d’accord sur ce qu’on a à faire en dehors du culte national. Oserait-on exiger d’elles qu’elles crussent aux Églises, lorsque plusieurs de ceux qui en font partie, ont l’air de ne plus y croire, et en viennent même, entraînés par une influence étrangère, à dire qu’il n’y a plus d’Églises ?