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Page:Rochat - Réponse à l'écrit anonyme intitulé- de la formation des églises.djvu/99

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sur la vie de Christ[1], sur la nécessité de la développer, sur l’importance d’un réveil ; et qu’en même temps ils nous eussent exhortés à rester unis. En deux mots, s’ils nous eussent aidés à édifier sur ce qui était déjà posé, ils nous auraient rendu un vrai service ; nous aurions pu les bénir, et les Églises n’auraient eu que des actions de grâces à rendre à Dieu, pour leur présence au milieu d’elles. Malheureusement il n’en a pas toujours été ainsi. Les faits sont là ; ils servent de preuve. Que le Seigneur pardonne ; que le Seigneur répare, et que pour l’avenir il rende plus avisé et plus prudent ! — Si quelqu’un se heurtait de notre franchise, nous lui di-

  1. Nous ne voulons pas dire que ceux qui ont apporté des vues nouvelles dont l’effet a été de troubler les Églises, n’aient pas insisté sur la vie de Christ. Mais malheureusement ils l’ont fait souvent comme la rattachant pour beaucoup à leur système et à leur point de vue particulier. De là il est résulté trois maux. Le premier, que leurs disciples ont attaché beaucoup trop d’importance à ces points de vue nouveaux, comme étant des choses auxquelles la vie de Christ tenait pour une grande partie ; en sorte qu’ils les ont fait reparaître à tout propos, et que si non de doctrine, du moins de fait, ces points secondaires semblaient être mis chez eux au premier rang. Le second mal, c’est qu’on a montré assez clairement qu’on regardait comme des chrétiens peu éclairés et en sous-ordre, quoique respectables d’ailleurs, pour le fond du caractère, ceux qui ne recevaient pas ces doctrines secondaires. Ces points de vue nouveaux sont devenus comme une espèce de moi d’ordre et de ralliement entre ceux qui les recevaient, et comme un signe qui donnait droit à un amour tout particulier, et à une intimité beaucoup plus étroite ; tandis que la foi en Christ et l’amour de Christ, sont les seuls signes de ralliement que l’Écriture donne aux chrétiens. (Jean XIII, 34, 35. — ch. XV, 17. — 2 Tim. II, 19. — 1 Jean III, 10, 11, 14, 15, 16. — ch. IV, 2, 7-11. — ch. V, 1, 2. — 2 Jean IX, 10). Le troisième mal, c’est que par suite même de l’importance excessive que l’on a attaché à ces points de vue secondaires, on en a beaucoup trop parlé ; on a perdu à cela beaucoup de temps, et ce qui est encore plus fâcheux, on en a parlé dans un esprit de dispute, en abondant dans son propre sens ; et on a fini par se diviser, sous prétexte d’être fidèle à des vues qui nous donnaient une plus grande connaissance de Christ et des temps actuels. Singulière connaissance de Christ, que celle qui amène la division au milieu des enfans de Dieu !! Il est vrai que l’homme abuse de tout ; aussi nous n’argumentons pas contre les systèmes eux-mêmes, mais contre l’importance qu’on y a attachée.