Aller au contenu

Page:Rodenbach - Le Mirage, 1901.djvu/119

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

n’avais jamais voulu m’expliquer : la robe, les écrins… C’était à elle ?

HUGHES.

Oui ! la folie d’un soir, pour que tu lui ressembles davantage… tu ne confonds plus maintenant… Tu te rends compte que je ne t’aime pas, que je ne t’ai jamais aimée… Tu as été pour moi le simulacre, vite fini, hélas ! Puis tu m’as pris, tu m’as tenu par ce qu’il y a de vil et de bas dans la pauvre humanité que nous sommes… Mais maintenant je me ressaisis… Je me délivre… J’étais venu pour te surprendre. Je connaissais ta vie, tes désordres, tes amants… Ce soir, je t’ai surprise. C’est fini. C’est le dernier soir entre nous… (Éclatant en sanglots.) Ah ! que je suis malheureux !

Il va s’affaler sur un banc.
JANE, astucieuse, profitant du moment de faiblesse de Hughes pour le reprendre, s’approche de lui, lui met la main sur l’épaule.

Mais non ! rien n’est arrivé ! Tu exagères !… Je