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Page:Rodenbach - Le Mirage, 1901.djvu/122

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JANE.

Et tout mon corps…

HUGHES.

Ah ! ne parle pas ainsi. Tu m’affoles !

JANE, plus tentatrice.

Ce sera comme au commencement, nos premières nuits…

HUGHES, égaré.

Voilà de nouveau que tu m’as tenté ; tu m’as vaincu ! Je te cède encore… Je ne peux plus me passer de toi… mais je ne t’aime pas ! C’est bien convenu, n’est-ce pas ?… je ne t’aime pas. Je te désire. Je retourne à toi comme on retourne à son péché. Je te veux par cette sorte d’aberration sadique qui est au fond de nous… cette fureur mystérieuse de chercher son propre avilissement… Donne-moi ta bouche. Je veux ta bouche…

JANE, profitant de l’avantage qu’elle a repris.

Alors, tu promets que tu ne me feras plus de