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Page:Rodenbach - Le Mirage, 1901.djvu/174

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Elle pose les cheveux de la morte en chignon sur les siens.

HUGHES, exaspéré, affolé, cherche à lui reprendre la chevelure qu’elle continue à manier par bravade ; il court à sa poursuite autour de la table.

Rendez-moi ! C’est un sacrilège…

JANE.

Les miens sont bien plus fins…

HUGHES.

Prenez garde ! C’est la chose d’une morte… La morte se vengera…

JANE, narguant.

Fais-m’en cadeau, de cette chevelure.

HUGHES, à mots coupés, haletants.

Inviolable… la morte l’a dit… (Il atteint Jane dans cette course autour de la table et met la main à la chevelure qu’elle a enroulée autour de son cou, par dernier jeu pour ne pas la rendre. — Il reprend d’un ton décisif.) Voulez-vous ?

JANE, riant, essoufflée.

Non !