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LES GRANDES ÉPOQUES CRÉATRICES

triolets, un dessin de grâce et de tendresse, qui va devenir une ronde :

Puis, le soupir se tait. Ne reste plus que la Joie. Les arpèges en triolets s’évadent vers le haut, retombent en une pluie de gammes en octaves, montantes et redescendantes. Un trille interminable — rire éperdu — les suit... Toutes les petites flûtes de l’air... Et le motif du début ^ la sereine Nature, s’épanouit sur la ronde et les trilles d’oiseaux, qui passent par toutes les modulations de la lumière fut majeur, la bémol majeur, fa mineur, ut majeur). L’œuvre s’achève dans le plein soleil. C’est le triomphe de l’Allégresse.

Maintenant, dominons l’ensemble du paysage ! Le premier sentiment qui nous frappe est celui de son étendue. Une vaste plaine, aux horizons noyés dans la lumière. Jamais Beethoven n’a écrit un rondo aussi long. (Plus de cinq cents mesures !) C’est comme un jour d’été. On n’en a jamais assez !... Et pourtant, le musicien n’a point fait