Page:Rolland - Beethoven, 1.djvu/220

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
187
LES GRANDES ÉPOQUES CRÉATRICES

attribué ; et beaucoup se sont trouvés dépaysés dans son Aurore. En un sens, on peut dire que l’op. 53 (Aurore), l’op. 31 n° 1, et Yallegretto final de l’op. 31 n° 2, ont été de merveilleux exercices d’assouplissement. Et ce n’est pas seulement Beethoven, mais la musique entière, qui y ont acquis une liberté d’expression nouvelle, une aisance, une souplesse aux jointures, et ce que August Halm appelle, avec bonheur, « cette saine et pleine circulation du sang dans tout Vorganisme. » L’instinct de Beethoven paraît avoir reconnu et combattu, par avance, la disposition naturelle de la forme-Sonate à l’arthritisme, aux membres noueux et empierrés, — dont elle devait finir fatalement par succomber.

Mais la beauté, la grâce, la nouveauté des œuvres accomplies, ne le contente pas encore. Et c’est à ce moment, —- été 1804 — qu’il va donner son second coup de barre :

— a Dieu sait pourquoi ma musique pour clavier me fait toujours la plus mauvaise impression, particulièrement quand elle est mal jouée... Immer simpler ! a