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BEETHOVEN

Le cœur de l’œuvre n’est plus dans le morceau du milieu* Toute la tragédie est concentrée dans les deux allégros. Et ce qui le démontre, c’est que dans les esquisses, le premier dessin du finale 1 précède l’esquisse de Y and ante. J’ai plusieurs fois évoqué le nom de Shakespeare. Tout à 1 heure, Ariel (à propos de Yandante). Le Songe d’une nuit d’été, au sujet de Y allegretto de l’op. 31 n° 2. Ailleurs, d autres ligures. C’était sans le vouloir. Les images surgissaient des harmonies. Mais je me gardais bien de leur attribuer une autre importance que celle d’une impression personnelle et passagère... Voici qu’à cette porte d’Eole qui s’ouvre sur le finale de YAppassionata, pour laisser passer la tempête, Shakespeare apparaît de nouveau ; et, cette fois, ce n’est plus ma bouche seulement qui dit le nom, c’est la bouche de Beethoven. Interrogé par Schindler sur le sens de ces deux grandes œuvres : Hop. 31 n° 2 et Y Appassionata, Beethoven répond laconiquement :

— « Lisez La Tempête de Shakespeare ! » Là-dessus, grande bataille. Les critiques s’escriment et d’estoc et de taille. Rien ne les met en chaleur, comme l’éternelle question de la musique à programme (ou à sujet) : — « Une musique qui se respecte peut-elle avoir un programme (ou un sujet) ? »

Sur la question générale, il y a longtemps que j’ai répondu : — « La musique aura, prendra, fera ce qu’il lui plaît. 11. D’ailleurs, non conservé sous sa première forme d’étude, mai9 dans le même mouvement et la même tonalité.