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LES GRANDES ÉPOQUES CRÉATRICES

que quil était bien heureux qu’aucune ne fut devenue ma femme. Ah ! combien il est bon que les vœux des mortels souvent ne soient pas accomplis !... 1 » N’importe ! il ne renie jamais son religieux idéal de l’épouse de la femme. Il tient à lui rendre en public un hommage solennel dans ses deux plus grandes œuvres, dramatiques et chorales.

Ainsi Goethe qui sans doute avait moins de raisons apparentes de scs plaindre de l’amour mais en réalité, qui Payant mieux connu, avait plus de raisons aussi de connaître son insuffisance et ses amertumes, Gœthe qui ne sut pas trouver, ou conserver, la compagne digne de lui,

— arrivé au seuil de la vie et près de la quitter, ne se croit pas quitte envers elle, avant d’avoir chanté, dans l’Epilogue de Faust, son Credo à la femme. il se peut que de telles pensées paraissent extra-artistiques à nos esthètes d’aujourd’hui. Mais puisque Tempe* reur de l’art, Gœthe, en a scellé son œuvre maîtresse, j’ai quelque droit de signaler leur importance secrète dans l’esprit de Beethoven, et la part qu’elles ont eue à l’ai trait persistant sur lui du sujet de Fidelio. Niais reprenons ce sujet.

On l’a iort décrié. L’opinion établie en fait assez bon marché et les détestables représentations de l’œuvre pendant un siècle entier 1 2 ont accrédité ce verdict. Il faut bien le 1. Journal de Faiiny Giannatasio del Rio, 15 juin 1817. 2. Malgré quelques grandes interprètes du rôle principal. Maia