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LES GRANDES ÉPOQUES CRÉATRICES

l’origitie du mal, mais son aggravation et la crise de désespoir.

Reprenons ces observations :

Aucune des causes invoquées — ni les refroidissements, ] i la chute (tardive), ni même l’intoxication organique par maladie infectieuse —- ne paraît à la science moderne, suffisante pour déterminer, à elle seule, la surdité de Beethoven, — tout en ayant très probablement contribué à la provoquer, ou à l’aggraver.

Ici, je fais appel au diagnostic du Dr Marage, qui s’est spécialisé, depuis trente ans, dans l’étude de l’audition et de ses variations, et qui, depuis 1900 a recueilli des milliers d’observations de surdités A Dans une récente communication à l’Académie des Sciences -—• s’appuyant sur les faits principaux attestés par Beethoven, dans les lettres à Wege- 1 r, que j’ai citées plus haut * 2, — il commence par éliminer diverses formes d’otites, qui avaient été mises en cause : « On ne se trouve pas, dit-il, en présence d’une surdité di e à des otites moyennes avec suppuration, car dans ces sortes de surdités, les sons graves et les sons aigus disparaissent les premiers, les sons du médium continuant à être enten- 1. D1 Marage : L’Audition et ses Variations, 2e édition, 1924 ; — Physiologie de la Voix, 1925 ; — Education et rééducation des centres auditifs, 1913. — Et une quantité d’études se rapportant aux mêmes questions.

2 Particulièrement, sur ceux-ci : — que la surdité de Beethoven affecte d’abord les sons aigus ; qu’elle est accompagnée ou précédée de sifflements et de bourdonnements ; qu’il entend la voix basse, mais qu il ne la comprend pas ; qu’il ne peut supporter la parole criée.