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LES GRANDES ÉPOQUES CRÉATRICES

sa figure de celle du Christ Elle était, par l’esprit, la compagne secrète des génies. Et elle en avait conscience, quand elle écrivait, en cette même année 1805, non sans un orguei qu’elle devait plus tard se reprocher durement : « —• Après les génies viennent immédiatement ceux qui savent reconnaître leur prix. 1 2 3 s

Son talent musical était grand. Un ami. qui assistait à de brillants concerts, dit en 1805 qu’il les donnerait tous, e pour entendre Thérèse jouer une seule sonate de Beethoven. »

— Et, en 1S08, une autre lettre parle de « ses jolis doigts, qui jouent les sonates de Beethoven, d’une façon qui tourne la tête au maître et à ses disciples. 3 » Elle n’était pas seulement pianiste ; avant d’avoir reçu les leçons de Beethoven, elle avait étudié l’harmonie et le contrepoint sous la direction d’un organiste ; et en 1805-1806, pendant les fêtes musicales organisées à Ofen pour le grand-duc de Toscane, Thérèse avait la science et l’autorité nécessaires pour assumer, plusieurs mois, la co-direction des concerts symphoniques 4, avec le compositeur Spech, en même temps qu’elle 1. « Hat Beethoven seine oder unsere Zeit crquickt ? Seine Zeit hat ihn nichl verstanden. Christus, sans comparaison ». (« Beethoven a-t-il apporté son verbe de réconfort à son temps, ou au nôtre P Son temps ne l’a pas compris. Christ, sans comparaison. », (c’est-à-dire, sans vouloir les comparer). (Journal de Thérèse, des deruières années : cf. La Mara : Beethoven und die Brunsviks, p. 93.) 2. « Nach den Génies kommen zunàchst diejenigen, die sie zu schâizcn verslehen. » (2 février 1805.)

3. « ... diese hübsche Finger spielen die Sonaten Beethoven in einer Weise, die dem Meister und seinen Jilngern den Kopf verdrelit. » 7 août 1808.)

124. On y exécutait des oratorios (Mémoires de Thérèse),