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Page:Rolland - Beethoven, 3.djvu/258

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BEETHOVEN

pour compliment, c’est que la chevelure était exacte[1].

Deux indications des notes écrites doivent être retenues. Kloeber dit que « le teint de Beethoven était alors sain et vif » : — ce qui s’accorde avec le renouveau de forces, que nous avons diagnostiqué, en cet été, et d’où l’op. 106 a jailli. — D’autre part, il a été frappé par « le regard le plus souvent sombre et tourné vers l’en-haut, comme, ajoute-t-il, dans le portrait ». — Mais il se flatte ! Dans le portrait, il n’a pas osé aller jusqu’au bout d’une trop sage indication.

Schimon a été plus loin. C’était un homme un peu rude et sans façons, dont le sans-gêne (peut-être étudié) conquit Beethoven[2]. Il l’admit, mais sans poser, à installer son chevalet, au seuil de sa chambre, tandis qu’il était dans le travail de la Missa Solemnis[3]. Schimon l’a donc pris, en pleine composition.

Le portrait a eu l’approbation des proches amis de Beethoven, surtout de Schindler, qui l’a fait reproduire (médiocrement), en tête de sa « Biographie de Beethoven »

  1. « Il dit que les autres peintres avaient toujours arrangé sa chevelure, comme s’il devait paraître à la cour. »

    Ajoutons, pour compléter le coloris du portrait, qu’il portait « un frac bleu clair, avec des boutons jaunes, une veste blanche et un foulardLa chevelure était couleur bleu d’acier » (blau angelaufenen Stahls) ; elle passait alors du noir au gris.

  2. La rudesse et l’originalité du jeune Académicien, son sans-gêne, comme s’il était à son atelier, son entrée sans « Bonjour ! » et sa sortie sans « Adieu ! », avaient attiré l’attention de Beethoven, plus que la toile qui était sur le chevalet. Bref, le jeune homme commença à l’intéresser : il l’invita au café… » (Schindler).
  3. Beethoven avait (d’abord) catégoriquement refusé toute séance de