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LE CHANT DE LA RÉSURRECTION

[partition à transcrire]

Il m’est évident que c’est une musique de marche, et écrite en marchant. Elle est rythmée, — comme le premier morceau de l’op. 106, — au pas pressé de Beethoven, dans ses courses d’été autour de Mödling.

Mais une seconde constatation essentielle est que, si Beethoven a dû interrompre le travail de sa sonate, pour projeter ce bloc de passion de la Neuvième Symphonie, c’est qu’il n’avait pas encore saisi les vastes possibilités que lui olirait le développement de sa sonate ; à peine se rendait-il compte des énergies inscrites au cœur de ce premier morceau qu’il venait de terminer, et de la suite, nécessaire, à laquelle le débat l’obligeait. Il s’en doutait si peu que ses premières esquisses du morceau suivant, qui s’insèrent dans ses notes, avant même que le premier morceau soit terminé[1], le présentent d’abord sous la forme de Menuet[2] !…

Il est vrai — (et c’est un nouvel exemple des forces obscures, qui travaillaient en lui, à son insu) — que, fugitivement, le traverse 1 idée (sans aucune forme mélodique et harmonique ou rythmique, — rien que la couleur !)

  1. Les esquisses du second morceau commencent, à la page 75 du cahier, donc avant la fin du premier morceau (page 88).
  2. « Zuerst Menuet. »