Page:Rolland - Pierre et Luce.djvu/140

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contre une ondée, et s’amusèrent quelque temps à observer leurs compagnons de hasard. Mais le danger semblant lointain ou écarté, sans que rien vînt annoncer la fin de l’alerte, Luce et Pierre, qui ne voulaient pas rentrer trop tard, se remirent en route, en bavardant gaiement. Ils suivaient une vieille rue obscure et étroite, près de Saint-Sulpice. Ils venaient de dépasser, près d’une porte cochère, un fiacre qui stationnait, le cheval et le cocher dormants. Ils se trouvaient à vingt pas et sur l’autre trottoir, quand tout trembla autour : un éblouissement rouge, un écroulement de tonnerre, une pluie de tuiles arrachées et de vitres brisées. Au renfoncement d’une maison qui faisait un coude brusque dans la rue, ils se collèrent contre le mur et leurs corps s’en-