— Je reviendrai vous voir, dit Takra.
Ses longs yeux noirs se fixèrent sur les yeux de pie du sabotier.
— C’est vrai que vous avez un satané regard ! exclama celui-ci. Ben ! j’ai rien à cacher, je vous attends.
— Je m’entendrai avec cet homme, dit Takra lorsque Maujars se fut éloigné. Il nous aidera pour le gars Poilou et peut-être pour Christine Marvy.
Morneuse écoutait le Maori : il avait en lui cette confiance que les hommes réfléchis ont dans les hommes d’instinct.
— Où habite Christine Marvy ? demanda Guillaume.
— Nous allons passer devant sa maison.
Il prit la direction du village. L’arrivée des trois compagnons surexcita les femmes : elles surgissaient sur le seuil des portes avec des visages qui, malgré l’impassibilité paysanne, décelaient une curiosité vive.