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Page:Rousse - Mirabeau, 1891.djvu/214

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CHAPITRE X

Si robuste que fût Mirabeau, les misères de sa jeunesse, les excès de toute sa vie, tant de travaux, tant de soucis, tant de sourdes impatiences avaient usé lentement ce corps d’athlète assiégé par des infirmités douloureuses et harcelé par une foule de maux contre lesquels ses muscles de fer étaient las de le défendre. « Quoiqu’il fût né avec un tempérament très vigoureux, dit Lamarck, je ne l’ai jamais vu jouir d’une bonne santé. »

Au mois d’octobre 1790, il était tombé gravement malade ; et c’est « de son lit où il venait d’échapper à la mort » qu’il envoyait à la cour une longue note dans laquelle il demandait une fois de plus le renvoi des ministres. Il se rétablit vite et mal ; mais, depuis cette époque, sans qu’il se relâchât un instant de ses travaux, il était hanté par de tristes pensées. Il commençait à craindre que sa vie ne suffît pas à sa tâche. Du coté de la cour, il ne gagnait rien. Du côté