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Page:Rozier - Cours d’agriculture, 1783, tome 4.djvu/439

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rant fortement la jointure avec un fil ; il faut que ce qui fait séparation entre deux parquets, soit assez épais pour que les faisans de l’un ne voyent pas ceux de l’autre ; on peut à cet effet employer des roseaux ou de la paille de seigle ; la rivalité troubleroit les coqs, s’il se voyoient. On nourrit les faisans dans un parquet, comme les poules, dans une basse-cour, avec du blé, de l’orge, &c.

Section III.

De l’éducation des Faisans.

Cet article va être pris dans le Journal Économique du mois de Novembre 1771.

« I. Objet de la ponte. Au premier mars ou le 15 au plus tard, il faut s’occuper de mettre à part les poules que l’on destine pour pondre ; celles de deux ans sont préférables à celles qui n’en ont qu’un : on peut les garder jusqu’à trois ou quatre années dans l’intention de faire couver chaque année les œufs ; mais passé ce temps il faut songer à en avoir d’autres. »

» On a soin de choisir pour la ponte, celles qui sont en meilleur état ; ce qui se connoît à leurs plumes bien lisses & à la vivacité de l’œil. »

» On donne depuis cinq jusqu’à sept poules au même coq ; (& non pas seulement deux, comme il est dit plus haut ;) celui qui est le plus foible de corps, pourvu qu’il soit bien portant & l’œil vif, est toujours préférable. »

» On observera lorsqu’une fois les poules sont avec le coq, de ne point le laisser communiquer avec les poules d’un autre parquet : les faisans avant le premier mars, sont tous ensemble dans la faisanderie. »

II. « Nourriture pour échauffer les poules. Dès qu’elles sont mises dans le parquet où l’on veut qu’elles pondent, il faut, pour les échauffer, substituer le blé à l’orge qu’on leur donnoit pour nourriture ; si on veut les hâter encore davantage, on donnera un peu de chenevis & même quelques œufs durs hachés ; il faut cependant prendre garde de ne pas donner trop de chenevis, une poignée tout au plus tous les jours suffit à chaque parquet. » (Cette précaution démontre que nos provinces septentrionales sont un peu trop froides pour les faisans, & qu’ils réussiroient beaucoup mieux dans celles du midi ; en Corse le faisan multiplie très-bien dans les bois, sans qu’il soit nécessaire de veiller à sa nourriture). (Note de l’Éditeur.)

III. De la ponte. « Environ du 15 au 20 avril les poules commencent à pondre ; matin & soir on a soin de lever leurs œufs ; l’heure de la ponte la plus forte est vers les deux heures après-midi ; il faut avoir soin de ne pas les troubler, & qu’il n’y ait que celui qui les soigne qui en approche pendant ce tems ; une poule pond quelque fois deux jours de suite, mais ordinairement de deux jours l’un. Lorsqu’elle est dans le fort de sa ponte qui peut aller de douze à seize œufs, & qui dure environ un mois, il y a une reponte, c’est-à-dire, qu’une poule, après avoir pondu son premier nombre d’œufs, huit ou dix jours après, pond encore quatre ou cinq œufs, & quelquefois plus. »

On observera, à mesure que l’on ramassera les œufs, de les mettre dans un baquet ou autre vaisseau rempli de son, & que le lieu ne soit ni trop humide ni trop sec. »