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Page:Rozier - Cours d’agriculture, 1796, tome 9.djvu/531

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soutenir le sol par des engrais, par des semis de plantes que l’on enfouira en terre avec la charrue avant de semer. Consultez les mots Amendement, Engrais, Lupin, & Sarrasin.

Si la couche qu’on appelle tuf est composée d’argile, ou de craie, ou de plâtre, il convient chaque année de l’attaquer petit à petit, 1o. soit pour conserver la masse de la couche supérieure ; 2o. soit pour la bonifier si elle est légère ; 3o. si de sa nature elle est déjà compacte, ce sera toujours ouvrir un écoulement plus profond aux eaux, & successivement exposer à l’effet des gelées & du soleil, une plus grande masse de terre. Si, au contraire, la couche inférieure n’est que du sable pur à une grande profondeur, ce n’est pas le cas de l’attaquer ; car on rendroit la supérieure plus susceptible de perdre toute humidité, & bientôt elle sera réduite à l’état de sable pur. Dans tous les cas quelconques, le propriétaire doit étudier son terrain, sa position, la manière d’être du climat qu’il habite. Ce sont autant de circonstances que je ne puis prévoir ni deviner ; avec des principes, lui seul peut & doit décider la nature du travail.


TULIPE. Tournefort la place dans la quatrième section de la neuvième classe, parmi les fleurs en lys, dont le pistil se change en fruit. Von-Linné la classe dans l’hexandrie monogynie. Il n’en compte que trois espèces ; savoir, la sauvage, qui croît naturellement dans les environs de Montpellier, sur les montagnes de l’Apennin, & même en Angleterre ; il l’appelle Tulipa silvestris. La seconde est la Gesnérienne, Tulipa gesneria, originaire des environs de Cappadoce, d’où elle fut apportée en Europe, en 1559, par Gesner. C’est cette espèce primordiale qui a fourni les belles variétés de cette plante, cultivées avec tant de soins par les fleuristes. La troisième, est la Breyniène, originaire d’Éthiopie, Tulipa breyniana. Nous ne parlerons que de la seconde, c’est-à-dire, de la gesnérienne.

Fleur. Composée de six pétales, qui, lors de leur épanouissement, offrent à la vue la forme d’un calice ; de six étamines, & d’un pistil triangulaire à son sommet. L’anthère, portée par le filet, y tourne comme sur un pivot.

Fruit. Le pistil devient le fruit, & se change en une colonne cylindrico-triangulaire, divisée en trois loges qui renferment chacune deux rangs de semences aplaties, & placées les unes sur les autres.

Feuilles. Ovales, en forme de fer de lance.

Racine. Bulbeuse, communément plus renflée d’un côté que d’un autre, recouverte d’une pellicule brune, garnie de radicales qui partent de la circonférence de la couronne de l’oignon. La couronne, ainsi nommée par les fleuristes, est le bourrelet formé à la base de l’oignon.

Port. Les feuilles sont plus ou moins grandes, suivant les variétés de la plante ; elles partent immédiatement de l’oignon, & elles sont emboîtées les unes dans les autres en manière de gaine à leur base. Du milieu de ces feuilles s’élève une tige nue, ronde, droite, au sommet de laquelle est la fleur.

Culture. Les fleuristes divisent les