Aller au contenu

Page:Rozier - Cours d’agriculture, 1796, tome 9.djvu/550

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

remède utile pour combattre les écrouelles. Les fleurs ne méritent pas la préférence sur les feuilles dans les mêmes espèces de maladies où les dernières sont employées. La racine ne produit pas les mêmes effets que les fleurs. Le sirop & la conserve de tussilage rendent l’expectoration plus abondante que les feuilles, à cause du sucre qui en fait la base. L’eau distillée des feuilles ou des fleurs n’a pas plus d’efficacité que l’eau simple de rivière.

Usages. Feuilles récentes, depuis demi-once jusqu’à trois onces en infusion dans cinq onces d’eau.


TUTEUR. Perche ou morceau de bois que l’on enfonce en terre à côté d’un arbre, & auquel on l’attache pour le soutenir & le redresser. La force & la hauteur du tuteur doivent être proportionnées à celles de l’arbre que l’on veut assujettir ; afin que la partie du tuteur qui est en terre dure plus long-temps, il convient de la passer au feu jusqu’à ce que sa couche extérieure soit charbonnée sur l’épaisseur d’une ligne ou deux. La portion enterrée pourrira beaucoup plus tard que si on ne prend pas cette précaution. Lorsque l’on fixe l’arbre au tuteur, il doit y avoir entre deux, dans tous les points de ligatures, un torchon de paille. Sans cette attention, les ligatures presseront trop fortement sur l’écorce, s’opposeront au mouvement de la sève, & il se formera à chaque endroit des bourrelets. Consultez ce mot.


TYMPANITE. Médecine rurale. Maladie venteuse, qui bien loin d’être définie, doit, au contraire être décrite. Pour en bien connoître les caractères & développer sa nature, il faut exposer fidèlement & avec soin tous les phénomènes qu’elle présente, tant avant qu’elle se manifeste, que dans sa naissance, dans ses progrès & dans son déclin. Personne n’a répandu plus de clarté & de précision dans sa description que l’illustre Combaluzier, docteur-régent de la faculté de Paris ; aussi croyons-nous devoir ici la transcrire telle qu’elle est dans son traité des maladies venteuses. « Parmi le grand nombre de ces maladies, il n’en est point qui mérite d’être traitée plus particulièrement & plus au long, que celle que l’on nomme hydropisie sèche, ou venteuse, mais encore plus communément tympanite. Tout le monde la met avec raison au rang des affections chroniques, quoi qu’on ait vu des gens qui en étoient atteints, périr en assez peu de temps. » Baglivi en la considérant comme très-aiguë, n’a eu, sans doute, égard qu’à sa violence & à son opiniâtreté, & non à son cours, qui est pour l’ordinaire assez étendu.

Certaines maladies préparent à la tympanite, & la précèdent assez souvent : telles sont la passion flatueuse & la colique de même nom, dont le retour est fréquent : l’affection hypocondriaque & hystérique, l’asthme convulsif, la constipation, des fièvres longues, continues ou intermittentes, la jaunisse, un accouchement laborieux, des vidanges qui ont été supprimées, ou qui n’ont pas coulé suffisamment, un amas de mauvais sucs dans les premières voies, que l’on a négligé de vider après les couches. La violence que