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Page:Sénac de Meilhan - L'Émigré, Tome 2.djvu/107

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« Vous aimez, on ne peut vaincre sa destinée,
« Par un charme fatal vous fûtes entraînée. »

J’étais attendrie de la situation d’Hypolite, de celle du Marquis, peut-être ; car je ne cherche à rien dissimuler, et quelques larmes avaient coulé de mes yeux. C’est dans cet instant qu’un petit bruit se fait entendre, et que mon chien aboie ; je lève les yeux, et le Marquis se trouve près de moi : je fais un cri, je me lève et mon livre et le portrait tombent ; le Marquis se précipite pour les ramasser, et voyant ce portrait, il se jette à mes genoux, et levant tour à tour les yeux au ciel et sur moi, tenant ce portrait entre ses mains, me demande bien éloquemment sans prononcer une parole, ce portrait que le destin semble lui restituer.