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Page:Sénac de Meilhan - L'Émigré, Tome 2.djvu/31

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un rideau d’une fenêtre sur la cour. Je me suis aussitôt replongé dans la fond de ma voiture avec un cri de douleur, comme si j’avais vu le spectacle le plus affreux ; mon fidelle Bertrand, qui était à côté de moi, a été effrayé de m’avoir entendu crier, et de me voir mettre les deux mains sur les yeux, comme un homme accablé de chagrin ; il a cru que quelque ressentiment de ma blessure en était la cause, et je l’ai confirmé dans cette idée en lui disant qu’un cahot de la voiture avait fait faire un mouvement à mon épaule, qui m’avait fait éprouver une douleur extrême ; cela n’était pas sans vraisemblance, et il semblait porté à le croire ; mais on voyait cependant que son bon sens naturel n’était pas entièrement satisfait de cette explication. Vous serez peut-être alarmée, ma cousine, des