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Page:Sénac de Meilhan - L'Émigré, Tome 3.djvu/158

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changement de ma conduite envers un homme qui a sauvé la vie à ma mère. Vous me demanderez ce que je crains, et vous répondrez, direz-vous, de votre Victorine. J’ose croire que vous n’auriez rien à risquer ; mais si je ne redoute pas de me livrer à une honteuse faiblesse, et d’être précipitée dans le crime, je désire d’éviter la présence du Marquis sans faire aucun éclat, sans que mon oncle, mon père, mon mari s’en aperçoivent ; je désire d’éloigner toute occasion d’être seule avec lui ; enfin je veux avoir un confident sévère et indulgent tout à la fois, qui m’éclaire de ses conseils, qui me mette en garde contre, mon propre cœur, dont la présence m’en impose, qui surveille mon maintien, mes regards, qui m’avertisse de la familiarité de mes manières qui peut enhardir l’un ou éclairer les