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Page:Sénac de Meilhan - L'Émigré, Tome 3.djvu/160

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instant mon oncle, ma mère pressent le Marquis de venir ici, et font naître les occasions de me rapprocher de lui ; souvent ma mère s’absente, et m’expose au danger d’un tête à tête, enfin c’est elle, c’est mon oncle qui m’ont valu une déclaration : elle cessera de conspirer en quelque sorte contre moi, quand elle sera instruite sur ses sentimens et sur ma faiblesse. Vous avez tort de me comparer à la Princesse de Clèves qui se confie à son mari ; elle ne pouvait que le rendre malheureux par cette imprudente confidence, et devait craindre de trouver en lui au lieu d’un témoin éclairé et impartial, un argus inquiet dont la jalousie troublerait la vue. N’allez pas croire cependant, ma chère Émilie, que la violence de la passion me surmonte, et qu’une dernière étincelle de raison me fait avoir recours à un remède