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Page:Sénac de Meilhan - L'Émigré, Tome 3.djvu/94

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mes gens pour faire une commission et je gardai l’autre, j’entre chez ma vieille amie et je reste une demi-heure avec elle ; mais quelle est ma surprise lorsqu’au moment de sortir, je vois entrer le Chevalier qui venait pour la voir et se faire un mérite de m’instruire de son état. Je fus saisie de terreur de me trouver ainsi dans une maison particulière avec un homme qui me rendait des soins, qui pouvaient n’avoir pas échappé à la malignité curieuse, et je lui dis précipitamment de sortir, que j’avais à parler en particulier à ma bonne. Vaine prudence, la fatalité de mon étoile devait triompher des plus sages précautions. Mon mari, qui sortait quelquefois le matin à pied, passe par la rue où j’étais, et voit sortir le Chevalier d’une maison qui lui était connue ; il s’arrête quelques momens avec lui pour lui faire