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Page:Sacher-Masoch - La Czarine noire et autres contes sur la flagellation, 1907.djvu/20

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PRÉFACE

qui reçut le joli nom de Sacha (diminutif russe d’Alexandre) et devint l’idole de son père, vint jeter son rayon dans le ménage.

La célébrité de Sacher-Mazoch commençait à percer en France, tandis qu’en Allemagne quelques critiques élevaient la voix. On reprochait à Sacher-Mazoch de ne pas varier le type de ses héroïnes. Cet incident insignifiant eut de funestes conséquences.

— Si tu ne veux pas que Je mette dans mes ouvrages, des femmes impérieuses et cruelles, répondit Masoch aux remarques de sa femme, il faut que tu le sois avec moi.

Et, avec les meilleures intentions du monde — les meilleures intentions font quelquefois commettre les pires actions — Wanda consent à brandir le fouet sur son maladif époux. L’idée qu’en encourageant sa passion elle se fait complice du mal, et qu’il serait, à tout le moins, prudent de consulter un médecin compétent, ne vient pas à cette femme forte qui ne prend conseil que d’elle-même. Elle ne voit point que c’est folie d’incarner l’idéal d’un poète et de contrarier la pente naturelle de son inspiration. Folie et sacrilège.

Quelque temps après, Sacher-Mazoch, poussant