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Page:Sade - Aline et Valcour, ou Le roman philosophique, tome 1, 1795.djvu/107

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mille autres mauvaises plaisanteries, qui ne me démontèrent point, parce que si j’étais alarmé, les chères dames devaient bien voir que ce n’était que pour elles, c’est pourquoi je tins bon et nous partîmes.

À peine engagés dans la route du bois, dont le débouché touche aux avenues de Vertfeuille, nous entendîmes des cris perçans qui nous parurent venir d’une de routes diagonales qui se perdent dans le milieu de la forêt. Tout le monde s’arrête… il était déjà nuit ; l’étonnement fait place à la peur, et voilà toutes nos héroïnes tellement éffarouchées, que l’une, Eugénie, tombe évanouie dans mes bras, et que les trois autres perdant absolument l’usage de leurs jambes, se laissent tomber au pied des arbres.

Si je désirais qu’on ne se trouvât pas de nuit au milieu d’une telle route, c’est que je prévoyais bien ce qu’il arriverait au plus léger accident ; et l’embarras qui en résulterait pour moi ; rassurer, approfondir, défendre, telle était ma besogne, et j’étais