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Page:Sade - Aline et Valcour, ou Le roman philosophique, tome 1, 1795.djvu/108

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bien plus embarrassé des deux premiers soins que du troisième. Je les calmai donc de mon mieux, et sans perdre une minute, je m’élance où j’entends les cris. Il n’était pas aisé de trouver l’endroit d’où ils partaient ; la malheureuse qui les jetait était hors de la route, elle paraissait enfoncée dans le taillis, et quelque bruit que je fisse moi-même, quoique j’appellasse… trop occupée de sa douleur, l’infortunée ne me répondait point. Je distingue cependant plus juste, je quitte la route, m’enfonce dans le taillis, et trouve enfin sur un tas de fougère, au pied d’un grand chêne, une jeune fille venant de mettre au jour une malheureuse petite créature, dont la vue, jointe aux douleurs physiques que venait d’éprouver la mère, faisait pousser à cette mère désolée de lamentables cris, qu’accompagnaient des pleurs abondants. Mon abord, l’épée à la main, l’effraya, comme tu peux penser ; mais la cachant sous mon habit si-tôt que je m’aperçus que je n’avais affaire qu’à une femme, je m’ap-