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Page:Sade - Aline et Valcour, ou Le roman philosophique, tome 1, 1795.djvu/263

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LETTRE XXIV.


Valcour à Déterville.


Paris, ce 22 septembre.



Je reçus le quatorze, mon cher Déterville, la lettre où tu me recommandais les démarches du Pré-Saint-Gervais, et quelqu’ayent été mes diligences, ce ne fut pourtant qu’hier qu’il me devint possible de réussir. Ô ! mon ami, quelle intéressante étude nous fournit, chaque jour, le cœur de l’homme, et comment nier l’influence de la divinité sur lui, quand on voit avec quelle fatalité celui qui tend des pièges s’y prend presque toujours le premier, et comme le vice, toujours en opposition avec lui-même, se perce avec les traits dont il veut frapper la vertu. Le président est coupable dans le cœur, et ne l’est pas dans le fait ; il en impose odieusement à sa femme ; il la trompe avec la plus insigne fausseté, et pourtant il