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Page:Sade - Aline et Valcour, ou Le roman philosophique, tome 1, 1795.djvu/312

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frappé comme moi ; mais mon ami, je dirai aussi comme vous, entre deux maux terribles, choisissons le moindre. À l’égard de Sophie, voici ce que nous avons fait, je ne sais si vous nous approuverez.

Qu’elle appartint ou non au président ; Déterville nous opposait toujours le danger certain de la replacer à Berceuil ; et l’impossibilité de l’y remettre devenait d’autant plus fâcheuse, que la variation de son sort lui rendait fort doux celui que nous avions arrangé pour elle dans ce village ; j’objectais à Déterville qu’il n’avait pas trouvé d’obstacles à l’établissement de cette fille à Berceuil, dans les premiers momens où nous l’avions conçu, ne la croyant pas fille légitime, et que je n’entendais pas pourquoi il en trouvait maintenant qu’elle n’appartenait ni au mari ni à la femme ; il me répondit qu’il avait foncièrement désaprouvé ce parti dans toutes les circonstances, mais que plus les recherches du président paraissaient évidentes, plus il croyait Berceuil dangéreux. Qu’elle fût sa fille ou